L’élection présidentielle américaine de 2024 bat son plein alors que les électeurs se rendent aux urnes ce mardi 5 novembre. La course s’annonce serrée entre la vice-présidente démocrate Kamala Harris et l’ancien président républicain Donald Trump, dans un contexte de forte polarisation politique. Suivons les derniers développements de cette journée cruciale pour l’avenir des États-Unis.
Une bataille acharnée dans les états clés
Les regards sont tournés vers les swing states, ces États pivots qui pourraient faire basculer l’élection. Parmi eux :
- Le Michigan
- La Pennsylvanie
- Le Wisconsin
- L’Arizona
- La Géorgie
- Le Nevada
- La Caroline du Nord
Ces États représentent la clé de voûte du collège électoral, système complexe qui détermine le vainqueur de l’élection présidentielle. Pour l’emporter, un candidat doit obtenir au moins 270 grands électeurs sur les 538 que compte le collège.
Dans le Michigan, dernier arrêt de la campagne Trump, l’ancien président a galvanisé ses partisans lors d’un rassemblement nocturne à Grand Rapids. « Nous allons vaincre le système démocrate corrompu à Washington », a-t-il déclaré, qualifiant ses adversaires de « personnes maléfiques ».
De son côté, Kamala Harris a multiplié les déplacements en Pennsylvanie lundi, terminant par un grand meeting à Philadelphie aux côtés de personnalités comme Oprah Winfrey et Lady Gaga. « Cette élection pourrait être l’une des plus serrées de l’histoire. Chaque vote compte », a-t-elle martelé.
Un scrutin sous haute tension
L’American Political Science Association prévoit une participation record, malgré les tensions qui entourent ce scrutin. Les autorités sont sur le qui-vive face aux risques de violences ou de contestations des résultats.
Les fausses allégations de fraude électorale proférées par Donald Trump depuis 2020 ont semé le doute chez une partie de l’électorat. Les responsables électoraux à travers le pays ont redoublé d’efforts pour garantir l’intégrité du vote.
« Ici en Géorgie, il est facile de voter et difficile de tricher », a affirmé le secrétaire d’État Brad Raffensperger. Le département de la Justice a déployé des observateurs dans plusieurs États clés pour surveiller le bon déroulement des opérations.
Un incident technique a perturbé le vote dans le comté de Cambria en Pennsylvanie, obligeant les autorités à prolonger les horaires d’ouverture des bureaux. Mais dans l’ensemble, le scrutin se déroule sans accroc majeur pour le moment.
| État | Nombre de grands électeurs | Vainqueur en 2020 |
|---|---|---|
| Pennsylvanie | 19 | Joe Biden |
| Michigan | 15 | Joe Biden |
| Arizona | 11 | Joe Biden |
Les enjeux cruciaux du scrutin
Au-delà du duel Harris-Trump, cette élection porte sur des questions fondamentales pour l’avenir du pays :
L’économie reste la préoccupation numéro un des électeurs. Si l’administration Biden peut se targuer d’une croissance robuste et d’un chômage historiquement bas, l’inflation pèse toujours sur le pouvoir d’achat. Trump promet de revenir à sa politique de « l’Amérique d’abord » avec des tarifs douaniers élevés.
Le droit à l’avortement cristallise les tensions depuis l’annulation de l’arrêt Roe v. Wade par la Cour suprême. Cinq États votent sur des amendements constitutionnels visant à protéger ce droit. Kamala Harris en a fait l’un de ses chevaux de bataille.
L’immigration demeure un sujet brûlant, Trump promettant de durcir encore sa politique aux frontières s’il est réélu. Harris défend une approche plus humanitaire tout en renforçant la sécurité.
Le changement climatique divise profondément les deux camps. Les démocrates veulent accélérer la transition énergétique, tandis que les républicains dénoncent des mesures trop coûteuses pour l’économie.
Un résultat qui pourrait se faire attendre
Avec la multiplication du vote par correspondance, le dépouillement pourrait prendre plusieurs jours dans certains États clés. La représentante Suzan DelBene, qui dirige l’opération de campagne des démocrates à la Chambre, a prévenu qu’il faudrait peut-être « une semaine ou plus » avant de connaître le contrôle du Congrès.
À Philadelphie, le commissaire électoral Seth Bluestein se veut rassurant : « Nous allons compter les bulletins beaucoup plus vite qu’en 2020 ». La ville a investi dans du nouveau matériel et renforcé ses équipes.
Les marchés financiers retiennent leur souffle face à l’incertitude. Wall Street a clôturé en baisse lundi, les investisseurs peinant à trouver leurs marques avant ce scrutin crucial. Mais les analystes notent que les gains boursiers depuis le début de l’année ont été les plus élevés pour une année électorale depuis les années 1950.
Quel que soit le vainqueur, il devra relever le défi de rassembler un pays profondément divisé. « Nous avons l’occasion de tourner enfin la page d’une décennie de politique guidée par la peur et la division », a plaidé Kamala Harris. L’Amérique saura-t-elle saisir cette opportunité ? Réponse dans les prochains jours.
