Le pape Léon XIV, élu le 8 mai 2025, attire l’attention des médias internationaux non seulement pour son rôle spirituel mais aussi pour son passé d’électeur américain. L’ancien archevêque Robert Prevost, né à Chicago, conserve son droit de vote aux États-Unis malgré sa nouvelle fonction au Vatican. Cette situation soulève des questions sur son parcours électoral et ses potentielles affiliations politiques.
L’historique électoral du pape américain
Les registres électoraux obtenus par ABC News auprès du bureau du greffier du comté de Will révèlent que Robert Prevost, désormais pape Léon XIV, a participé à plusieurs scrutins importants sur le sol américain. Sa participation électorale s’étend sur plusieurs années, notamment aux élections générales de 2024, 2018, 2014 et 2012.
Plus intéressant encore, les documents montrent que le pontife a voté lors des primaires républicaines de 2016, 2014 et 2012. Ces informations correspondent parfaitement à sa date de naissance, confirmant qu’il s’agit bien de l’actuel pape.
Voici un aperçu chronologique de sa participation électorale documentée :
- Élection générale de 2024
- Élection générale de 2018
- Primaire républicaine de 2016
- Élection générale et primaire républicaine de 2014
- Élection générale et primaire républicaine de 2012
Mentionnons que les registres accessibles ne remontent pas au-delà de 2012, laissant une partie de son historique électoral inconnue. À cela s’ajoute que, ces documents n’indiquent pas pour quels candidats il a voté ni pourquoi il a choisi de participer à certaines élections plutôt qu’à d’autres.
Particularités du système électoral de l’Illinois
La situation électorale du pape Léon XIV s’explique en partie par les spécificités du système de vote de l’Illinois, son État d’origine. Selon la Commission électorale de l’État d’Illinois, les électeurs ne s’enregistrent pas formellement comme membres d’un parti politique dans cet État.
Le système de l’Illinois fonctionne différemment de nombreux autres États américains. Les électeurs peuvent choisir le bulletin de vote de n’importe quel parti lors des primaires, sans restriction quant à leurs choix lors des scrutins suivants. Ainsi, participer à une primaire républicaine ne signifie pas nécessairement une affiliation permanente à ce parti.
| Particularité | Impact sur le statut électoral |
|---|---|
| Absence d’enregistrement partisan | Pas d’affiliation officielle à un parti |
| Choix libre aux primaires | Possibilité de varier les bulletins entre élections |
| Vote depuis l’étranger | Droit maintenu tant que l’adresse d’inscription est conservée |
Cette flexibilité explique pourquoi, malgré sa participation aux primaires républicaines, on ne peut affirmer avec certitude que le pape Léon XIV s’identifie à ce parti politique. Les électeurs de l’Illinois peuvent changer de bulletin de primaire d’une élection à l’autre sans formalité particulière.
Droits électoraux futurs du souverain pontife
La question se pose naturellement : le pape Léon XIV pourra-t-il continuer à voter aux élections américaines depuis le Vatican ? Selon un porte-parole de la Commission électorale de l’État d’Illinois, un électeur vivant à l’étranger peut continuer à voter par correspondance tant qu’il conserve son adresse électorale dans l’Illinois.
Si le pape décidait de renoncer à son adresse américaine, ses droits de vote pour les élections fédérales resteraient néanmoins protégés par la Loi sur le vote par correspondance des citoyens uniformés et à l’étranger (Uniformed and Overseas Citizens Absentee Voting Act). Cette loi fédérale garantit le droit de vote aux Américains vivant hors du territoire national.
Les aspects pratiques de cette situation sont sans précédent dans l’histoire moderne de la papauté. Les analystes religieux et politiques s’interrogent sur la manière dont Léon XIV pourrait concilier ses fonctions pontificales avec ses droits civiques américains, créant une situation unique dans les relations entre Vatican et États-Unis.
Positions politiques et relations avec l’administration américaine
Les opinions politiques personnelles du pape Léon XIV demeurent largement inconnues. Avant son élection comme pontife, Robert Prevost utilisait les réseaux sociaux, notamment Twitter puis X, où il aurait occasionnellement partagé des messages semblant critiquer certaines politiques de l’ancien président Donald Trump.
Malgré ces potentielles divergences, Trump et son vice-président Vance ont tous deux félicité le nouveau pape pour son élection. Plusieurs cardinaux ont également exprimé leur confiance dans la capacité du pontife à établir des relations constructives avec l’administration américaine.
Le cardinal Timothy Dolan de New York a déclaré vendredi : « Voudra-t-il construire des ponts avec Donald Trump ? Je suppose qu’il voudrait construire des ponts avec le dirigeant de chaque nation. » Dans la même veine, le cardinal Charles Maung Bo, archevêque de Yangon au Myanmar, a confié à ABC News qu’il croyait en la capacité de Léon XIV à « établir un dialogue constructif » avec le président américain.
Cette situation inédite d’un pape conservant ses droits électoraux américains pourrait influencer les relations diplomatiques entre le Saint-Siège et Washington dans les années à venir, créant un nouveau chapitre dans l’histoire des relations entre ces deux États.
